Histoire

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L’histoire de la ville est liée à celle de son industrie textile (la mousseline, le voile…). Ce n’est qu’une toute petite ville à la Révolution, d’à peine 3 000 habitants. Tarare doit son expansion à sa position de voie de communication et à son eau douce jaillie des montagnes granitiques.

Elle atteint les 15 000 habitants dans la deuxième moitié du XIXe siècle, elle est alors « cité des mousselines ». Avec l’arrivée des fibres artificielles puis synthétiques, elle devient « capitale du rideau » dans la deuxième moitié du XXe siècle, la population oscillant autour des 12 000 habitants. Lieu de passage, la région de Tarare est très vraisemblablement occupée depuis les temps anciens.

Au début du XIIe siècle, la puissante abbaye de Savigny fonde le Prieuré de Tarare. Jusqu’à la Révolution, les habitants, principalement des tisserands en toile, des tanneurs, des cordonniers, des petits marchands et des aubergistes, dépendent ainsi de ce fief ecclésiastique.

Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, un homme, George Antoine SIMONET lance Tarare dans une formidable aventure : la mousseline, tissu de coton fin et léger. En introduisant sa fabrication, il déclenche le développement et la postérité de la ville. Un siècle plus tard, un autre homme, Jean-Baptiste MARTIN contribue à son tour à l’essor de la commune en créant une manufacture de peluches et velours.

Au génie humain, s’ajoute une force de la nature : l’eau. En effet, la pureté de l’eau des rivières, la Turdine et le Taret permettent le blanchiment et la teinture des tissus développant cette industrie textile. Tarare dépasse alors les 15 000 habitants en 1866 et s’équipe : ligne de chemin de fer Lyon-Roanne avec viaduc, chambre de commerce et d’industrie, église Saint André, abattoirs, écoles, nouvelle mairie, armoiries, tribunal de commerce et nombreuses usines.

Une réalisation majeure est la construction du barrage de Joux sur la Turdine de 1901 à 1904 pour alimenter de façon continue, en eau, les usines et les foyers. Les ateliers se sont équipés de métiers mécaniques et de grande largeur et produisent, entre autres, de la rayonne. Une préoccupation de la première moitié du XXe siècle est l’hygiène : une sensibilisation et des travaux divers notamment d’assainissement sont accomplis par la municipalité et par la société des sciences naturelles et d’enseignement populaire. Deux exemples : la cité-jardin (1923-24) et l’établissement d’hydrothérapie comprenant lavoir, bains, douches et piscine (1928). Peu de temps après, en 1933, l’hôpital est transféré du centre-ville au Vert-Galant autour du château J.B. Martin et s’agrandit en conséquence (maternité). Le mouvement associatif, déjà présent à la fin du XIXe siècle, s’amplifie. Les tarariens se divertissent grâce aux sociétés musicales et sportives et aux manifestations mises en place (fêtes gymniques, représentations à la salle Denave…).

Le barrage est surélevé au début des années 1950, le besoin industriel étant encore plus important. C’est l’époque du voile Tergal, Tarare devient capitale du rideau. Les fêtes des mousselines recommencent à partir de 1955 avec une périodicité quinquennale. Le centre urbain s’étend avec la poursuite de la couverture des rivières, avec les premiers lotissements et zones industrielles. Un plan d’urbanisme est d’ailleurs établi en 1967. Des structures nouvelles ou rénovées apparaissent : piscine d’été, camping, marché couvert, équipements sportifs, maison des jeunes, cité scolaire La Plata, foyer de personnes âgées…

À partir des années 1970, l’industrie textile vit des moments difficiles. Une diversification économique est engagée tardivement (mécanique et agroalimentaire). Les municipalités successives et les structures intercommunales poursuivent l’embellissement de la ville et la rendent de plus en plus attrayante.